La France a eu une nouvelle Première ministre en la personne d’Élisabeth Borne, en 2022. L’annonce de sa nomination a été faite après la démission de Jean Castex de Matignon. Mme Borne, ancien ministre du Travail, devient ainsi la deuxième femme de l’histoire de la République française à occuper ce poste de chef du gouvernement, après Édith Cresson en 1991.
Cette nomination marque une étape importante dans la carrière de cette technocrate expérimentée, qui a déjà occupé plusieurs postes clés dans le secteur public et privé.
Élisabeth Borne, fille d’un résistant juif d’origine russe
Élisabeth Borne est la fille d’un juif d’origine russe qui a été déporté pendant la Seconde Guerre mondiale en 1942 pour avoir résisté contre l’occupation allemande. Sa mère, elle, était normande. Ce détail est important pour comprendre l’émotion que ressentait Élisabeth Borne lorsqu’elle a remis pour la première fois un décret de naturalisation à un citoyen alors qu’elle était préfète.
En 2015, elle avait déclaré à Libération : « Que moi, la fille de ce réfugié apatride, qui n’a été français qu’en 1950, j’accomplisse ce geste, cela disait quelque chose sur l’intégration ». L’histoire personnelle d’Élisabeth Borne a sûrement joué un rôle dans sa carrière, notamment dans son engagement en faveur de l’égalité des chances et de la justice sociale.
Voici une vidéo relatant le parcours de la Première ministre française :
Élisabeth Borne, de pupille de la nation à Première ministre
Élisabeth Borne a vécu une enfance marquée par la tragédie de la perte de son père lorsqu’elle avait seulement 11 ans. Cette perte a entraîné des difficultés financières pour sa famille et Élisabeth est devenue « pupille de la nation », un statut qui permet une prise en charge particulière de l’État. Grâce à une bourse, elle a pu poursuivre ses études et faire sa place dans le monde professionnel.
Cette expérience a sans aucun doute forgé sa détermination à travailler pour l’intérêt général et pour la défense des plus vulnérables. En effet, Élisabeth Borne a travaillé pendant de nombreuses années dans des postes liés aux transports et à l’environnement, avant de devenir ministre du Travail puis Première ministre.
Le parcours d’Élisabeth Borne est ainsi un exemple de résilience et de persévérance face à l’adversité. Sa nomination à la tête du gouvernement est un signal fort envoyé aux femmes et aux personnes issues de milieux modestes, montrant que tout est possible avec du travail et de la détermination.
Élisabeth Borne, une femme diplômée de Polytechnique au parcours impressionnant
Élisabeth Borne est une femme au parcours impressionnant. Diplômée du Collège des ingénieurs, de l’École nationale des ponts et chaussées, et de l’École polytechnique, elle a commencé sa carrière en tant que Haute-fonctionnaire au ministère de l’Équipement en 1987. Elle a ensuite occupé plusieurs postes de conseillère au sein de différents ministères, notamment auprès de Jack Lang et de Lionel Jospin au ministère de l’Éducation nationale, ainsi qu’au cabinet du Premier ministre Lionel Jospin.
Ensuite, Élisabeth Borne a été directrice générale de l’urbanisme à la mairie de Paris, nommée par Bertrand Delanoë. Elle a également travaillé comme directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie entre avril 2014 et mai 2015.
Son parcours impressionnant ne s’arrête pas là. En 2015, elle est devenue PDG de la RATP, le réseau de transports en commun de la ville de Paris. Elle a été nommée ministre des Transports en 2017 sous la présidence d’Emmanuel Macron, avant d’occuper le poste de ministre du Travail en 2020.
Malgré une carrière politique déjà riche en réalisations, Élisabeth Borne est restée modeste et humble. Elle a déclaré dans une interview : « Je suis très fière de ce parcours, mais je n’ai jamais eu l’impression que c’était extraordinaire. J’ai juste travaillé dur et j’ai été chanceuse d’avoir eu des opportunités ».
Élisabeth Borne, une femme aux poignes de fer à la tête du gouvernement
Élisabeth Borne a déjà porté des réformes majeures en France. En tant que ministre du Travail, elle a notamment initié la réforme contestée de l’assurance-chômage, qui est finalement entrée en vigueur en octobre puis décembre 2021.
Elle a également réussi à bousculer les branches professionnelles pour lutter contre les bas salaires, et a orchestré l’adaptation du monde du travail à la crise sanitaire. Avant cela, en tant que ministre des Transports, elle avait géré la difficile réforme du statut des cheminots, qui avait entraîné une longue grève perlée de près de trois mois en 2018. Elle est également chargée de piloter la réforme des retraites, une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Son expérience et son parcours laissent présager une gouvernance résolument tournée vers la réforme et l’adaptation aux nouveaux défis de la France.